BANNIERE de la PAIX France
Association Française de la Bannière de la Paix
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LE PACTE ROERICH
Traité concernant la protection des institutions artistiques et scientifiques et des monuments historiques
(Pacte Roerich). Washington, 15 avril 1935.
Entrée en vigueur : 26.08.1935
Certains traités internationaux, qui ont précédé l'adoption du Pacte Roerich, contiennent déjà des dispositions concernant la protection des biens culturels. Il s'agit notamment de l'article 27 des Règlements de La Haye de 1899 et 1907, et de l'article 5 de la Convention IX de La Haye de 1907 concernant le bombardement par les forces navales en temps de guerre.
Ces dispositions imposent aux habitants ou aux assiégés le devoir de désigner les biens culturels par des signes distinctifs. D'autres dispositions figurent également dans les Règles de la guerre aérienne de La Haye de 1922-1923, particulièrement dans les articles 25 et 26.
Suite à la suggestion du Professeur Nicholas Roerich, le Musée Roerich de New York a demandé à M. Georges Chklaver, de l'Institut des Hautes Etudes Internationales de l'Université de Paris, de préparer un projet de convention. Ce projet a été discuté par l'Office international des musées de la Société des Nations. Des conférences privées, tenues à Bruges en 1931 et 1932, et à Washington en 1933, ont recommandé aux gouvernements son adoption. En 1933, la Septième Conférence internationale des Etats américains a également recommandé la signature du Pacte Roerich. Le texte final du traité a été établi par le Conseil directeur de l'Union pan-américaine et le traité a été signé le 15 avril 1935.
Conformément à l'article 36, paragraphe 2 de la Convention de La Haye de 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé, dans les rapports entre Puissances liées par le Pacte Roerich et la Convention de La Haye, celle-ci complètera le Pacte et remplacera le drapeau distinctif de l'article III du Pacte par le signe défini à l'article 16 de la Convention de 1954.
Date d'adoption : 15.04.1935
Dépositaire(s) : Organisation des Etats Américains (OEA)
Recueil des Traités de la Société des Nations, Vol.CLXVII, 1936, pp.290-294
Copyright © 2005 Comité international de la Croix-Rouge
Bruges - Belgique 1931
Dalï Lama Varanbassi - Inde 1991
LE PACTE ROERICH à l'UNESCO en 2012
Découvrir le parcours foisonnant et l’engagement en faveur de la paix et de la protection du patrimoine culturel de Nicolas Konstantinovitch Roerich (1874 –1947), humaniste, peintre, écrivain, archéologue russe.
Peintre prolifique, il est l’auteur de quelque sept mille toiles empreintes de ses voyages (Russie, Europe du Nord, États-Unis et Inde), de sa quête de spiritualité et de son amour pour la nature, la paix et la culture.
Outre sa carrière artistique, Nicolas Konstantinovitch Roerich est l’artisant du Traité pour la protection des institutions artistiques et scientifiques et des monuments historiques, connu sous le nom de « Pacte Roerich », qui marque l’aboutissement de son engagement en faveur de protection du patrimoine culturel.
Le Traité, signé à Washington en 1935, prévoit dans son article premier que « les monuments historiques, les musées, les institutions dédiées aux sciences, aux arts, à l'éducation, et à la culture seront considérés comme neutres, et comme tels seront respectés et protégés par les belligérants. […]». Et l’article III spécifie : « pour désigner les monuments et institutions mentionnés à l'article premier, on pourra se servir d'un drapeau distinctif conforme au modèle annexé au présent traité (un cercle rouge renfermant une triple sphère, le tout sur fond blanc). » Il s’agit là de la Bannière de la Paix, conçue comme symbole de protection de la culture et des biens culturels, à l’instar de la croix rouge qui symbolisait la protection des hôpitaux.
Après la Seconde guerre mondiale, le Pacte Roerich, toujours en vigueur, sera complété par la Convention pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé de la Haye de 1954.
Cette exposition, réalisée par le Centre international des Roerich (International Centre of the Roerichs, ICR), retrace la vie de Nicolas Roerich, son engagement à travers l’histoire du Pacte Roerich et celle de la Bannière de la Paix, ainsi que vingt années d’activités du Centre dédié à la promotion du Pacte.
L’inauguration de l’exposition, le 2 avril à 18 heures, sera suivie de la cérémonie de remise du prix international « L'arbre de vie » qui sera décerné à :
- Mme L. Shaposhnikova, Directrice générale du Musée Roerich,
- S. Exc. M. B.Boutros-Ghali, Président du Panel international sur la démocratie et le développement, ancien Secrétaire général de l'ONU,
- S. Exc. Dr K.Singh, Président du Conseil indien des relations culturelles,
- S. Exc. M. Ch. Aznavour, Ambassadeur, Délégué permanent de l'Arménie auprès de l'UNESCO.
Details :
http://www.unesco.org/new/fr/unesco/events/all-events/?tx_browser_pi1%5BshowUid%5D=6283&cHash=49685b3e9c
Type d'événement | Exposition |
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Début | 02.04.2012 11:00 heure locale |
Fin | 06.04.2012 18:30 heure locale |
Point focal | BPI |
Organisateur | Permanent Delegation of the Russian Federation to UNESCO and the Permanent Delegation of India to UNESCO |
Contact | 01 45 68 26 83, dl.russie@unesco-delegations.org |
Pays | France |
Ville | Paris |
Lieu | UNESCO Headquarters - Siège de l'UNESCO |
adresse | 7, place de Fontenoy |
Salle | Salle Pas Perdus |
LE PACTE DE LA PAIX & SA BANNIERE
Le Pacte de paix de Roerich est un traité qui fut signé par l’Inde, les Etats-Unis et 22 nations américaines en 1935, à la Maison blanche, sous la présidence de Franklin Roosevelt. Ecrit avec l’aide d’experts internationaux, la signature du pacte de la bannière de la paix fut acclamée, entre autres, par Albert Einstein, George Bernard Shaw et H.G. Wells.
Le pacte déclare : « Les institutions éducatives, artistiques et scientifiques (…) seront protégées et respectées par les belligérants (…) sans aucune discrimination quant à l’obéissance de l’ Etat face à une institution ou mission particulière (…) Ces missions peuvent déplier un drapeau distinctif (la bannière de la paix) qui leur garantira une protection et un respect spécial. (…) Aussi, n’importe quel site d’activité culturelle dans le monde pourra déployer la bannière de la paix pour se déclarer neutre, indépendant des conflits et protégé par le traité international ».
Il établit un accord international permettant à chaque nation de protéger son patrimoine culturel et artistique avec un drapeau symbolique, la bannière de la paix. Ce traité est toujours valide : c’est une loi internationale par laquelle les pays signataires s’engagent à promouvoir la paix par le respect de toutes les cultures en protégeant leurs sites (musées, universités, vestiges, temples…) et en les déclarant tous patrimoine mondial de l’humanité.
Comme la Croix rouge qui protège les hôpitaux, la bannière de la paix fut créée pour protéger la culture.
Dans la bannière, le magenta symbolise la couleur du sang, qui est la même pour tous. Les trois cercles rouges posés en pyramide représentent respectivement : la Spiritualité, l’Art et la Science. La Spiritualité est au-dessus (chaque religion et chaque foi possède sa vérité et sa validité), l’Art et la Science sont au-dessous, l’un à côté de l’autre. Le cercle qui les entoure représente la Culture, l’unité de l’art, de la science et de la spiritualité ; l’homme… les hommes…
Ce symbole se retrouve dans nombre de cultures et de systèmes philosophiques. On le rencontre sur l’écusson d’armes des papes, en Ethiopie, chez les coptes anciens, sur des amulettes de l’âge de pierre, sur les anneaux tibétains, sur les drapeaux bouddhistes, dans le temple du Ciel à Pékin, sur le plus antique des symboles indien, le Chintamani, le signe de la félicité.
Retrouvé dans toutes les cultures, la bannière de la paix est le symbole parfait pour réunir tous les peuples dans la paix.
EVOLUTION
Si La Pax Cultura est restée dans les esprits attachée à la notion de Sauvegarde du Patrimoine elle est surtout devenue ce qu'elle devait être, c'est à dire la Bannière de la Paix, davantage destinée à promouvoir la Paix en tant que telle, mais l'oeuvre de Nicholas Roërich fait partie intégrante du Patrimoine Universel et de son Histoire.
La Convention de La Haye en 1954 avait adopté le symbole ci-dessous pour la Convention:
Aujourd'hui, un nouveau symbole matérialise maintenant le concept du Patrimoine Universel et de sa Sauvegarde, c'est l'Emblème du Patrimoine Universel ou World Heritage Emblem.
TRAITE DE LA HAYE
« Les atteintes portées aux biens culturels, à quelque peuple qu’ils appartiennent, constituent des atteintes au patrimoine culturel de l’humanité entière, étant donné que chaque peuple apporte sa contribution à la culture mondiale. »
Préambule de la Convention de La Haye du 14 mai 1954
L’Acte constitutif de l’UNESCO repose sur l’idée fondamentale que la culture, en favorisant la compréhension et l’entente mutuelles entre les peuples, peut jouer un rôle essentiel afin que la suspicion et la méfiance entre les nations ne conduisent plus, comme dans le passé, à la guerre, car – affirmet-il – «les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix»1.
Malheureusement, la culture, qui se doit de contribuer à un monde plus pacifique, est elle-même menacée par la guerre, à travers la destruction des biens qui en constituent le témoignage matériel. Depuis toujours, la guerre représente le danger principal pour l’intégrité des biens culturels et, encore aujourd’hui, les conflits armés sont la principale cause de destruction et de dégradation du patrimoine culturel et spirituel des peuples.
La destruction d’un monument, d’une bibliothèque ou d’une œuvre d’art constitue un préjudice incalculable, car ces biens sont l’expression de l’identité et de l’histoire d’un peuple.
Une telle perte est d’autant plus intolérable que la destruction est menée de façon délibérée, comme lors des conflits qui se sont déroulés sur le territoire de l’ex-Yougoslavie au début des années 90. La dévastation et le pillage systématique des biens culturels formaient alors partie intégrante des activités tristement connues sous le nom de «nettoyage ethnique», qui visait l’élimination totale, aussi bien physique que morale, de l’ennemi2.
Depuis la fin du XIXe siècle, le droit international des conflits armés s’est doté de règles spécifiques pour la protection des biens culturels, parmi lesquelles il convient de mentionner ici les articles 27 et 56 des Règlements de La Haye de 1899 et 19073; l’article 5 de la Convention (IX) de La Haye de 19074 et le «Pacte Roerich» 5, adopté en 1935 dans le cadre de l’Union panaméricaine. Cependant, l’ensemble de règles le plus important en la matière est représenté par le système de la Convention de La Haye de 1954, dont on célèbre cette année le 50e anniversaire. Il s’agit d’une série d’instruments adoptés à La Haye, le 14 mai 1954, par une Conférence intergouvernementale sur la protection des biens culturels en cas de conflit armé, et composée d’une Convention pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé6; d’un Règlement d’exécution7, qui forme partie intégrante de la
Convention; d’un Protocole facultatif8, visant principalement à empêcher l’exportation des biens culturels des territoires occupés et à garantir leur restitution à la fin des hostilités; et de trois résolutions9, visant les forces armées participant aux actions militaires sous l’égide des Nations Unies (Résolution I), la création par les Hautes Parties contractantes d’un comité consultatif national (Résolution II), et la convocation par le directeur général de l’UNESCO d’une réunion des Hautes Parties contractantes (Résolution III).
À ces instruments s’est ajouté tout récemment le Deuxième Protocole relatif à Convention de La Haye de 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé (La Haye, 26 mars 1999)10. Élaboré dans le cadre de l’UNESCO, ce dernier intègre les évolutions du droit international humanitaire, du droit pénal international et du droit relatif à la protection du patrimoine culturel.
Le 9 mars dernier, trois mois après le dépôt du vingtième instrument de ratification, le Deuxième Protocole est entré en vigueur, conformément à son article 43. Cela constitue un événement majeur, car, comme nous le verrons, le Deuxième Protocole représente un progrès décisif pour l’amélioration de la situation des biens culturels en cas de conflit armé. Le dessein du présent travail est d’analyser les nouveautés fondamentales introduites par cet instrument. On ne peut toutefois commencer sans rappeler brièvement les raisons qui ont mené à l’adoption du Protocole.
Le réexamen de la Convention de La Haye de 1954 et l’adoption du Deuxième Protocole
Les conflits armés qui ont eu lieu après l’adoption de la Convention de La Haye de 1954 ont prouvé l’existence de certaines carences touchant à la mise en œuvre de cet instrument. Plus particulièrement, les événements qui se sont déroulés dans la première moitié des années 90 ont montré que la Convention n’a pas pu s’appliquer pleinement du fait que la plupart des conflits étaient de caractère non international11. À cela, il faut ajouter l’échec du régime de la protection spéciale12, ainsi que les défaillances du mécanisme de contrôle de la mise en œuvre de la Convention, fondé sur le système de la Puissance protectrice/du Commissaire général, qui s’est révélé impraticable13.
C’est surtout à la suite du drame qui s’est produit en ex-Yougoslavie que l’UNESCO, poussée par une véritable mobilisation des consciences face à la destruction délibérée du pont de Mostar et aux bombardements de la
vieille ville de Dubrovnik14, a ouvert un processus de réexamen de la Convention. En 1991, l’UNESCO a demandé à un expert indépendant15 de préparer une étude des objectifs et du fonctionnement de la Convention et du Protocole de La Haye de 1954. Ce document, publié en 199316, atteste que «en dépit des échecs apparents», les instruments en question «restent toujours valides et réalistes […] et demeurent toujours applicables et adaptés aux circonstances actuelles», et il indique que le problème essentiel ne se trouve pas dans «des défauts qui seraient inhérents à ces instruments» mais dans le manque d’application de la part des Hautes Parties contractantes. À cet égard, une série de recommandations a été faite. D’après ces recommandations, l’amendement de la Convention et du Protocole de 1954 serait une priorité secondaire, par rapport à la «priorité absolue» qui est d’adopter des mesures pratiques afin que «les dispositions de ces instruments soient mieux reconnues, acceptées et appliquées»17.
L’elaboration du Deuxieme Protocole Il convient de constater que la plupart de ces recommandations et propositions n’ont pas été suivies pendant le processus de réexamen de la Convention, qui s’est concentré, comme on le sait, sur l’élaboration d’un nouvel instrument18. En effet, bien que le professeur Boylan soit dans le vrai lorsqu’il montre que la plupart des Hautes Parties contractantes ont très peu fait pour appliquer la Convention, certains aspects et mécanismes prévus par celle-ci présentaient des failles importantes, auxquelles il fallait remédier.
Au cours des années suivantes, le Secrétariat de l’UNESCO s’est d’abord adressé à un groupe d’experts indépendants. Ces derniers ont tenu trois réunions (en juillet 1993, à La Haye; en février 1994, à Lauswolt, Pays-Bas; et enfin, en novembre/décembre 1994, à Paris) pendant lesquelles un projet de texte d’amendement a été élaboré (le «document de Lauswolt»)19. Par la suite, deux réunions d’experts gouvernementaux (la première à Paris, en mars 199720, la seconde à Vienne, en mai 199821) ont été organisées afin de préparer un projet de Deuxième Protocole22, qui a été finalement présenté à la Conférence diplomatique sur le projet de deuxième Protocole relatif à la Convention de La Haye de 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé, convoquée par le gouvernement néerlandais du 15 au 26 mars 199923. C’est ainsi qu’après deux semaines de négociations, le 26 mars 1999, la Conférence diplomatique a adopté par consensus le texte du Deuxième Protocole.
VITTORIO MAINETTI*
RICR Juin IRRC June 2004 Vol. 86 No 854 337
* Doctorant en droit international a l’Institut universitaire de hautes etudes internationales de Geneve et a l’Universite de Milan. L’auteur est assistant de recherche et d’enseignement a l’Institut universitaire de hautes etudes internationales de Geneve et ≪ cultore della materia ≫ de droit international et europeen au Departement d’etudes internationales de l’Universite de Milan.
http://www.legilux.public.lu/leg/a/archives/1961/0030/a030.pdf
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Beauté & connaissance à la base du Pacte Roerich
PACTE ROERICH
LA BEAUTE ET LES CONNAISSANCES SONT A LA BASE
Ludmila Chaposhnikova
Premier vice président du Centre International des Roerichs
Directeur général du Musée Nicolas Roerich
Qu’est-ce que c’est la Culture? Même parmi les gens bien instruits on ne peut trouver que quelques personnes qui puissent donner une réponse à cette question. Pourtant la réponse peut être insuffisamment profonde e universelle. Nicolas Roerich, grand peintre, éminant savant, célèbre voyageur et homme publique remarquable a donné la détermination suivante : « La Culture est la vénération de la Lumière. La Culture est l’amour pour l’homme. La Culture est un arome, le mélange de la vie et de la beauté. La Culture est la synthèse de progrès sublimes et subtils. La Culture est l’arme de la Lumière. La Culture est le salut. La Culture est le moteur. La Culture est le coeur. Si nous ramassons toutes les définitions de la culture, nous trouverons la synthèse de la Grâce efficace, le foyer de l’instruction et de la Beauté créative ».
Ce fragment témoigne d’une autre conception de la Culture comme telle, de ses liens avec la matière dont l’état est plus élevé et avec ses dimensions. Ce contact en pénétrant à l’intérieur de l’homme, détermine la création vraie dans l’espace de la Culture, une telle création qui a sans doute le caractère d’évolution. Le rôle évolutionnaire de la culture a été marqué par beaucoup de grands philosophes du siècle d’Argent et avant tout par N.Berdiaev qui écrivait que la culture était une voie spirituelle de l’homme nouveau sans laquelle son perfectionnement, l’élargissement de la conscience et l’obtention du plus haut degré de l’évolution Cosmique seraient impossibles. Le niveau de la culture de l’homme, du peuple, du pays détermine en définitive leur sort évolutionnaire, fixe leur place dans les processus du perfectionnement de leur vie. Dans l’Ethique Vivante, philosophie de la réalité Cosmique, créée par Nicolas et Hélène Roerichs avec le concours d’un groupe anonime de Maîtres, a été prouvé d’une manière assez convaincante que justement la Culture etait un des fondements de l’évolution de l’humanité. Toute l’oeuvre artistique et philosophique de N.Roerich a été pénétrée par cette idée. C’était lui qui tendait à mettre la confusion des opinions, qui existait dans l’espace de la Culture, au moins en ordre élémentaire. Cette confusion était rien moins que inoffensif et menait assez souvent à la diminution de la Culture même, ce fait sans aucun doute conditionnait de grandes crises dans la vie des pays et des peuples entiers.
On les confondait fréquemment, ces deux notions – la culture et la civilisation, nous en apercevons même à présent. Une notion était substituée souvent par une autre. « Il est à répéter maintes fois ce que sinifient la Culture et la civilisation, - écrivait Nicolas Roerich. A mon grand étonnement, il est à noter que ces deux notions, si fines d’après leurs racines, ont été déjà soumises à l’interpretation et à l’altération. Par exemple, un grand nombre de personnes estime même aujourd’hui qu’il est tout à fait possible de remplacer le mot « la culture » par «la civilisation ». Avec cela on ne prend pas en considération que la racine latine « cult » a le sens spirituel très profond, tandis que celle de la « civilisation » sinifie une structure civile et publique de la vie ».
Si la Culture est l’esprit de l’activité créative de l’homme, la civilisation ou simplement l’organisation de la vie humaine sous tous ses aspects matériels et civils, est la matière de cette activité. Tous ces deux types de l’activité, on pourrait penser qu’ils sont très bien liés entre eux, ont de diverses sources de l’apparition, de divers contenus et de diverses destinations. L’identification de la civilisation et de la Culture mène à la confusion des notions générales, à la sous-estimation du facteur spirituel dans l’histoire de l’humanité. La substitution d’une notion par l’autre et ça arrive bien souvent, donne la possibilité d’imposer des fonctions impropres à la civilisation ce que n’a pas du tout été caractéristique pour elle.
Nous pouvons référer au domaine de la Culture les révélations de l’esprit humain qui sont d’un caractère naturel, comme si elles aillent du fond misterieux de l’homme et sont naturelles pour lui. La chanson, la musique, les arts plastiques dans toutes ses manifestations, de divers cultes, la poésie et beaucoup d’autres choses se sont apparus, à ce qu’il paraît, avec l’homme, croissaient et se développaient simultanément avec sa conscience. Contrairement à la civilisation la Culture est le système autoorganisant l’esprit, agissant en conformité du niveau et de la qualité de l’énergétique de cet esprit. Autrement dit, l’autoorganisation de l’esprit est la forme de l’existance de la Culture. « La Culture est basée sur la Beauté et les connaissances. Elle croît avec la prise en conscience de la bénédiction de l’Hiérarchie de la Lumière. C’est donc qu’il faut ajouter le feu du coeur à une connaissance mécanique. Tel est le premier trait pour distinguer la Culture de la civilisation », - écrivait Nicolas Roerich.
En appelant la Culture « un Beau Jardin », Roerich y met à la première place la Beauté comme loi énergétique de l’harmonie de l’esprit. « La reconnaissance de la Beauté sauvera le monde », - a-t-il répété les paroles de Dostoevsky avec une petite remarque. Cette formule contient pratiquement tout le sens de l’évolution Cosmique qui va du caos vers l’ordre, d’une chose simple à celle compliquée, du système élémentaire vers la Beauté. La Beauté comme catégorie de l’esprit rend la matière de la vie et l’énergétique de l’homme plus fines. La culture comme telle n’existe pas sans la création, car c’est l’oeuvre qui est le noyau énergétique sans lequel le système autoorganisant de l’esprit ne peut pas aller en avant d’une chose simple à celle compliquée, d’un état consistant à celui subtil. L’art rapproche l’homme terrestre au Dieu Créateur et lui indique une voie évolutionnaire parmi les étoiles dans l’espace du Cosmos.
La civilisation, comme on a déjà dit, est l’arrangement de la vie, l’organisation de sa matière consistante. Dans l’histoire de l’humanité de divers types de civilisations prenaient naissance et venaient à maturité. Leur caractère était déterminé en premier lieu par le niveau du lien avec la Culture, parce que la civilisation même se forme dans le champs énergétique de la Culture. Ce processus n’a pas été encore étudié puisque on n’a pas encore pris conscience du caractère de la Culture même. On peut seulement dire que dans beaucoup de cas les premières civilisations se formaient et se développaient ensemble avec la culture et coopéraient activement avec elle. Tout au début la civilisation était une sorte de serte de la pierre précieuse de la Culture et la conformité de cette serte à la pierre même ou le degré de leur harmonie définissait la qualité de telle ou telle periode de l’histoire humaine, sa spiritualité et le niveau de sa culture. Parfois la serte se usait, se fendait par la force de diverses circonstances, alors la pierre même se trouvait sous l’empire d’ éléments bien souvent destructifs. De temps en temps la civilisation s’éloignait de la Culture ou s’approchait d’elle, mais jamais au cours de deux derniers millénaires, même autrefois, n’existait pas isolément. Sa séparation complète de la Culture était la particularité du XXième siècle, siècle, qui se trouvait au niveau de nouvelles transformations évolutionnaires dans la vie de la planète.
Au XXième siècle la civilisation de machine et de technogène n’a pas plus besoin ni de philosophie, ni de l’art vrai, ni de réligion dans le sens vrai de ce mot. Elle substitue la Culture par l’industrie de divertissement à la base de laquelle apparaît la « massculture », qui est appelée à servir la matière de la société et pas du tout à nourrir son esprit. Quand nous disons que l’humanité est dans une impasse, en envahissant la planète par les machines, en soumettant l’homme à cette machine, en causant un dommage irrémédiable à la nature de la Terre et à l’homme aussi, nous devons comprendre la raison de tout cela. Cette raison consiste en divergence entre la Culture et la civilisation, en diminution de la Culture et en exaltation de la civilisation matérielle. Dans le temps en vertu d’une serie de raisons concrètes la planète avait été déséquilibrée. L’équilibre, retenant notre planète comme deux ailes, avait été déplacée et tout avait fait fausse route. On n’avait pas choisi la voie d’évolution, reglée par les grandes Lois du Cosmos. On a pris un chemin cahotant, couvert de poussière qui menait dans l’impasse et menaçait de catastrophes énergétiques. C’est uniquement la synthèse qui peut porter le système la « Culture-civilisation » dans l’état qui sera conforme à la ligne magistrale de l’évolution Cosmique. Cette synthèse, comme affirmait Nicolas Roerich, changerait le sens de la civilisation, la remplirait de la spiritualité et transformerait la Culture et la civilisation en un phénomène intègre agissant au niveau qualitatif plus élévé par rapport à la variante initiale. « La synthèse bienfaisante, - écrivait N.Roerich, - aidera à lancer de hautes notions assainissantes dans la vie et apprendra à contenir beaucoup de choses, lesquelles encore hier semblaient une futile abstraction ou une gaucherie inapplicable, ou simplement drôles du point de vue des habitudes conventionnelles, des préjugés et des superstitions ».
Nicolas Roerich avait un trait distinctif remarquable. Sa pensée, philosophiquement profonde, passait à l’action . Quand il prit conscience du rôle évolutionnaire de la Culture comme base de cette évolution, il comprit qu’il fallait non seulement développer la Culture, fondement de l’évolution Cosmique de l’humanité, mais qu’il était aussi indispensable de la protéger. Au XXième siècle la situation avec la Culture n’était pas bonne. La Première et la Deuxième guerres mondiales, la révolution et le dédain vers la Culture en temps de paix – tout cela aboutissait aux processus destructifs dans l’espace de la Culture, ce que sans aucun doute relentissait son développement et en même temps exerçait une influence très négative sur l’évolution de toute l’humanité. Pendant les conflits armés les temples, bibliothèques, galeries et d’autres objets inestimables de la Culture étaient ruinés. Nicolas Roerich avait raison dans son pressentiment et non seulement en cela, mais dans son action globale qu’il avait entreprise quelques annés avant le commencement de la Deuxième guerre mondiale. C’était le Pacte Roerich renommé, destiné à protéger les valeurs culturelles en temps de guerre et de paix. Nicolas Roerich éstimait que ce pacte chargeait d’engagement non seulement les états qui avaient firmé ce document, mais c’était toute la société, qui devait s’engager à l’accomplir. Le Pacte Roerich était d’un caractère ample et était compté à un certain degré sur le mouvement de masse pour la protection de la Culture. «Nous ne nous fatigons pas de répéter, - écrivait Roerich, - que outre la reconnaissance d’état il est nécessaire une participation active de l’opinion publique. Les valeurs culturelle embellissent et élèvent toute la vie du plus petit jusqu’au plus grand. Voilà pourquoi tout le monde doit faire preuve d’un soin actif de ces valeurs ». Il prêta une attention particulière à l’activité parmi le peuple russe qui possedait d’un passé riche culturel, pourtant ce passé était détruit avec indifférence et d’une manière absurde par les autorités dans les années trentes. Roerich protestait contre la destruction des temples en URSS. Le démolissement de la cathédrale du Christe Sauveur à Moscou lui provoqua une réaction la plus négative. « Les grands de ce monde ! Parlez fermement et résolument, dites que les destructions comme telles soient inadmissibles. <...> Les grands de ce monde ! Parlez plus haut, dites encore une fois, que l’extermination des trésors culturels soit inadmissible et pour toujours mettera le destructeur au pilori sur cette place ». Mais les autorités de sa Patrie gardait le silence, sans faisant attention ni à ses appels, ni au Pacte International pour la protection des valeurs culturelles, lequel elles ont refusèrent de firmer. Hélène Roerich, philosophe éminente et personne publique faisait chorus avec son mari. Elle écrivait sur une nouvelle époque, dans laquelle le premier rôle reviendrait à la Culture, indiquait la nécessité de la protéger là, où elle venait non seulement d’être violée mais où on la détruisait. L’appel, écrit par Hélène Roerich encore en 1931, n’a pas perdu son actualité même aujourd’hui. Il y a longtemps que les grands de ce monde se sont succédés et beaucoup de choses ont été changés en Russie pendant ces dernières années. Néanmoins, comme auparavant on comprend peu la signification de la Culture, comme par le passé on fait des actions endommageant la Culture et le problème de sa protection reste actuel. Le Pacte Roerich n’est pas uniquement le document d’actualité, mais aujourd’hui il a un caractère plus critique, qui exige la decision au niveau « de grands de ce monde » comme au niveau de l’opinion publique.
La Bannière de la Paix portant l’idée de la protection de la Culture et le caractère d’évolution de cette Culture est devenue symbole du Pacte Roerich. Les Bannières de la Paix, signes internationals de l’évolution sont arborées partout dans le monde où on défend la Culture. « Viendra le temps quand la Bannière de la Paix, Bannière de la Culture couvrira le monde entier », - écrivait Hélène Roerich.
Mais ce processus n’est pas facile. Pas tout le monde prend la Bannière de la Paix en conscience comme symbole de la Culture et de l’évolution Cosmique. A partir de 1995 cette Bannière avait été arborée à la Douma d’Etat. Cette année elle a été enlevée à l’instigation d’un député sous-lettré et ignorant. De cette façon la Douma comme si elle s’écartait d’un grand acte de la protection de la Culture, une base importante de l’évolution Cosmique.
Le 15 avril 1935, quand le Pacte Roerich concernant la protection de la Culture eut été firmé par les chefs d’une serie d’états, Nicolas Roerich souligna encore une fois pour tout le monde le sens et le fond évolutionnaire de la Bannière de la Paix, symbole de ce pacte. « Que la Bannière flotte au gré du vent au-dessus de foyers de la Lumière, de sanctuaires et de bastions du Beau. Qu’elle flotte au-dessus de tous les déserts et les cachettes solitaires de la Beauté pour que les déserts fleurissent de ce germe sacré. La Bannière a été arborée. Dans l’esprit et au fond du coeur elle sera tenu haut. La Bannière de la Culture flamboiera grâce au feu du coeur plein de la Lumière. Que ce soit ! »
« Que ce soit », répétons-le aussi avec notre grand compatriote, qui a apporté sur notre planète les connaissances si nécessaires pour nous, concernant la Culture et l’évolution Cosmique.
Le journal «La Culture» Nº14, le14-20 avril de 2005
Nicolas & Héléna ROERICH
Le russe Nicholas Roerich (1874-1947), artiste, écrivain, archéologue, explorateur et visionnaire, doit sa notoriété d’abord à son talent de peintre et à son oeuvre riche de 7000 toiles dominée par une profonde spiritualité, l’amour de la nature - les montagnes de l’Himalaya en premier lieu - et la foi en une ère de paix pour l’humanité au service de laquelle Roerich place la culture. Durant son expédition en Asie Centrale entre 1925 et 1928, il traversa le Tibet à deux reprises...
Artiste russe du début du 20ème s, il consacra sa vie et son œuvre à démontrer l’importance de la culture. Choqué par la destruction de la première guerre mondiale et de la révolution russe, il comprit que l’héritage culturel (les vestiges mais aussi les centres créatifs actifs, les universités, les bibliothèques, les salles de concert, les théâtres) de toutes les nations était en essence un trésor mondial.
MYSTERES DE
L'EXPEDITION ROERICH
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